Le site du concasseur de Tréguennec est un lieu unique chargé d'histoire. A Tréguennec, au fin fond de la Bretagne-Sud, au lieu-dit Prat-ar-Hastel, à quelques centaines de pas de la mer, s’élève un impressionnant mur tout en béton, de 2 mètres d’épaisseur, 8,25 mètres de hauteur et 195 mètres de long, qui laisse le promeneur perplexe et interrogatif. A ce vestige imposant et inattendu dressé face à la baie d'Audierne, s’ajoutent alentour les ruines incongrues et étranges de silos de stockage, de bâtiments de concasseurs, de galeries et de plusieurs bunkers , sans oublier d’énormes blockhaus basculés sur la plage.
Lire la suite...Extraits de livres ou de documents. Vidéos et articles de presse. Cette section du site regroupe les interviews et les témoins de cette époque.
Le mur-casemate est à la fois un mur de protection contre les tirs venant de la mer et un quai de chargement des trains en partance pour la gare de Pont -l'Abbé. Le haut de ce mur est accessible par une longue rampe cheminant en pente douce vers de la dune de galets sur la plage. Pour le visiteur actuel, le prolongement de cette déclivité mène directement à la mer, mais en 1940, ce n'était pas le cas : les vagues de la baie d'Audierne, venaient mourir à marée haute contre la dune de galets de la plage. Il s'agit de la seconde rampe, créée par l'Occupant. La première située plus au Nord, était celle de l'exutoire de l'étang de Trunvel et aboutissait au niveau du chemin départemental n°156 menant à la plage. Cette première rampe dont il ne reste que peu de traces actuellement, a été partiellement exploitée comme matériaux de construction à la fin de la guerre, puis l'affaissement de la dune de galets et le recul du trait de côte ont eu raison d'elle.
Le tétraèdre est un obstacle de plage faisant partie des multiples dispositifs de défense littorales mis en place par l'occupant allemand dans le cadre du Mur de l'Atlantique. Il se compose d'une armature pyramidale en béton armé au sommet duquel est généralement fixé un engin explosif de type mine. L'ensemble, destiné à empêcher ou du moins à gêner les manoeuvres de débarquement ennemis, est disposé en groupe le long des plages, en aval des casemates...
La troisième édition du livre intitulé "Ero vili, le chantier de galets de Tréguennec" est disponible dans les différents points listés en bas de page.La première édition, paru en septembre 2019, avait été épuisé en moins d'un mois. La ré-édition, publiée dans la foulée, n'aura pas réussie à atteindre la nouvelle année, espérons que cette deuxième ré-édition, qui fait atteindre les 2000 exemplaires parus, ne sera pas épuisée avant l'été 2020...
Les mystères de la nature. "Tréguennec et ses milliards de galets sont de plus en plus visités par les touristes et les promeneurs du dimanche" C'est sous ce titre accrocheur et bucolique qui fleure bon le vent d'Ouest et la baie d'Audierne que parait, le 19 novembre 1964, un article un tantinet poétique dans le quotidien le Télégramme. L'auteur y prône un retour à la vraie nature, celle qui existe seulement à Tréguennec, là où les galets repoussent comme des champignons. Il y fait également mention d'un curieux métier de l'époque : Le "Sevel Bili" ou leveur de galets.
Pendant deux mois, en juillet et aoüt 43, Per Pérennou a travaillé sur le chantier de concassage à Prat ar C'hastel. Il avait 18 ans et n'avait pas été pris à l'usine Raphalen cette année là. 73 ans plus tard, il confiait ses souvenirs de la période d'occupation au journaliste du quotidien le Télégramme. Cette longue interview est retranscrite ici avec, en fin d'article la possibilité de visionner la vidéo. on y apprend beaucoup sur la vie quotidienne sur le site du concasseur, mais également sur la façon dont était appréhendé l'occupant en pays bigouden.
Per Perennou est décédé en mai 2020 à Pont l'Abbé. Il avait 95 ans. (Voir l'article du Télégramme ou l'article de Ouest-France)
Chemins de traverse fait un zoom sur le concasseur de Tréguennec dans son magazine TV du mercreci 19 février. Chemins de traverse est un magazine de 26 mn, visible sur Tébéo, ou en replay ici. Un mercredi par mois à 18 h 15, on parle tradition, flâneries, souvenirs et tendresse, mais on développe aussi des problématiques liées à la santé : autant de sujets qui parlent au public senior mais pas seulement, ils concernent toutes les familles. Le magazine Chemins de traverse est réalisé par l'association TV Résidences.
Les locotracteurs sont de petits engins "bons à tout faire". Ils circulent généralement sur des voies ferrées étroites. Ils peuvent tirer de lourdes charges, circuler dans des passages très étroits, servir aussi bien aux civils pour transporter des légumes ou des déblais de chantier, qu'aux militaires pour transporter des armes et des munitions. Sur le chantier de Tréguennec, ces locotracteurs sont au nombre de quatre et sont chargés du transport des galets entre la dune et les concasseurs. Sur l'ero vili, les rails forment une voie de 0,60 m qui chemine sur une dizaine de kilomètres environ entre le site de La Torche à l'est, et le petit port de Penhors à l'ouest. Entre ces deux points, une déviation permet de remonter vers le quai de déchargement du chantier.
Voici quelques exemples qui permettent de se faire une idée des informations et des publicités, les fameuses "réclames", qui paraissaient dans les journaux dans des années 39-44. On y retrouve quelques marques célèbres comme LUX, PERSIL ou la CHICOREE LEROUX, ainsi que beaucoup de "réclames" pour des produits de santé ou assimilés : La tisane des Chartreux, le sirop Vosges, les pastilles Valda et bin sûr, la fameuse Jouvence de l'Abbé Soury
Ces quelques extraits annoncent également les tracas de la vie quotidienne : le manque d'essence, les restrictions en tout genre et l'arrivée du gazogène, les sardines à l'huile sans huile pour cause de pénurie, la fin des 40 heures et les bons d'armement, avec lesquels un cadeau somptueux était offert : un poster du monde pour connaitre le nom de tout les pays.
Le site du Likès dispose d'un dossier complet relatif à la vie de l'école sous l'occupation, depuis l'arrivée des Allemands jusqu'au départ de ceux-ci et aux démolitions des bunkers construits sur le site pendant cette période. Ci-dessous un extrait du témoignage du Frère Jean-Louis Kerouanton. Après le départ des Allemands, les frères démolissent eux-mêmes les bunkers du site :
Nous avons démoli, en un mois de vacances, l’immense blockhaus qui était près de la cour Sacré Cœur. Le Frère Flochlay achetait la poudre par 50 kilos, un peu comme du pain à la boulangerie. Le maître d’œuvre était le Frère Alano, un ancien artilleur, qui s’y connaissait. On faisait sauter le blockhaus étage par étage. L’édifice résistait parce qu’il était construit avec des rails croisés et liés par du ciment. La compagnie des «Chemins de fer» a créé quelques problèmes à l’école parce qu’en dynamitant, des cailloux sont tombés sur le poste d’aiguillage en bas du tunnel. Pour contenir les éclats, on disposait des fagots sur le blockhaus, mais c’était insuffisant. C’était très artisanal et évidemment très dangereux. Tous les jeunes Frères qui étaient là ont participé à la démolition, complètement insouciants du danger parce que nous étions jeunes à l’époque. La base est restée en place. Elle a été comblée.»
Témoignage du Frère Jean-Louis Kerouanton
Pour en savoir plus : http://www.likes.org/DOSSIER-GUERRE-1939-1945