Mercredi 23 août 2017, France 3 Bretagne s'intéressait au site du concasseur de Tréguennec. Le reportage passait ensuite à l'antenne dans le 19/20 le même jour, avec une première partie consacrée au témoignage de Per Pérennou, qui a travaillé sur le site durant l'occupation allemande et que nous retrouvons chez lui à Sainte Marine, puis un second volet in situ. L'article ci-dessous est extrait du site internet de France 3 Bretagne, que vous pouvez retrouver ici
C’est une immense digue de béton en arrière de la dune. Recouverte par les oyats, à quelques encablures de la mer qui grignote patiemment mais sûrement le rivage et en repousse les limites, le concasseur de galets imprime sa marque dans un paysage en mouvement. Pour certains, c’est une scorie, une verrue, rappelant inopinément des années volontairement oubliées ; pour d’autres, c’est une arête, une incise, dans une baie d’Audierne qui s’offre au regard du promeneur dans sa platitude magnétique. Une forteresse vide, silencieuse, improbable.
Emission du mercredi 18 juin 2003 "Paysage après la guerre" par Laurent Venneuguès et Laurent Le Gall - réalisation : Ghislaine David
Entre le lundi 13 et le mardi 14 février, le peintre rennais Heol a réalisé, sur son initiative, une fresque colorée de 320 m² sur un des murs de ce qui fut, pendant la Seconde Guerre Mondiale, le concasseur à galets de Tréguennec. Cette peinture - qui représente sept Bigoudènes (en photo ci-contre) - attire depuis sa réalisation de nombreux promeneurs. Une grande partie de la population semble apprécier cette création artistique dans cet endroit.
A l'extrémité sud-ouest de la Bretagne, la baie d'Audierne forme un immense arc de cercle qui s’étire de la pointe du Raz au nord, à la pointe de Penmarc'h au sud. Les paysages y offrent un échantillon de presque toutes les formes littorales possibles : falaises, dunes, galets, plages, paluds ... Au cours des millénaires, les fréquentes fluctuations du niveau des mers, ont affecté et modelé les rivages de cette côte. Les eaux terrestres quant à elles, en s'accumulant derrière les barrages de dunes, y ont créé des zones marécageuses.
A l'occasion de la sortie du livre sur la baie d'Audierne, Roland Chatain a organisé, le week-end des 25 et 26 août 2018, "Les journées de la Baie d'Audierne", un week-end complet qui a permis à tous, petits et grands, de partir à la découverte de ce joyau du littoral breton. Ce fut également l'occasion de rencontres avec les auteurs, de conférences, de balades nature, de découvertes sur les sites mégalithiques et à la pointe de la Torche. il fut de plus possible d'appréhender le volet historique et géographique de ce milieu naturel préservé. Un bilan très positif qui a donné l'occasion à beaucoup de monde, de se retrouver à la maison de la Baie d'Audierne, à proximité de la chapelle de St Vio à Tréguennec. Toutes les sorties et les conférences étaient gratuites.
Un premier exemple de ces évolutions de rivages sédimentaires à l’échelle séculaire est fourni par le littoral de la vaste plage de sables fins de près de 12 km de longueur du sud de la baie d’Audierne dans le Pays bigouden (Sud-Finistère). Ce secteur est emblématique en Bretagne, car le recul y est rapide depuis plusieurs décennies, en raison de son exposition aux houles et aux vents dominants, et des interventions humaines...
Il y a quelques dizaines d’années, lorsque les yeux ébahis du quidam de base, bravant tête baissée le furieux Noroid bigouden, embrassaient enfin, du haut de la dune de galets péniblement gravie, le paysage épatatouflant de l’éro Vili longeant la Baie d’Audierne, sa première réflexion, une fois ranimé, stabilisé et rincé des embruns, était de hurler : Ca fait du reuz !
Le recul du trait de côte n'est pas nouveau en baie d'Audierne. Bien avant que l'Ero vili ne tende à disparaitre, ce cordon de galets inquiétait déjà les autorités (1) car il constituait l'unique rempart contre l'envahissement des paluds par la mer. Le fait qu'il soit régulièrement frappé par les tempêtes d'Ouest, loin de constituer un constat de solidité et de durabilité, prouvait qu'en cas de d'affaiblissement en raison de prélèvements excessifs, l'ensemble de ce rempart pouvait s'effondrer rapidement comme le répétait les ingénieurs de l'époque (2) dont voici quelques extraits ci-dessous.