Dans le cadre de la saison 2023, l'Association des Amis de la Baie d'Audierne (aaba.fr) avait organisé plusieurs expositions dans les 7 salles de la Maison de la Baie d'Audierne à Tréguennec, non loin de la chapelle de Saint-Vio et de l'(ancien) observatoire de oiseaux, qui est à nouveau opérationnel. L'une de ces expositions a été consacrée au concasseur de Tréguennec : Les 16 grands panneaux vous permettaient de découvrir le site et son mode de fonctionnement, ainsi que l'impact de la disparition de l'ero vili sur le recul du trait de côte, sans oublier la voie ferrée construite à cet effet, et reliant le site du concasseur à Tréméoc.
Le panneau d'information vient d'être installé sur le site du concasseur de Tréguennec, une demande qui remonte maintenant à quelques années, mais une installation lontemps retardée par la pandémie. Pour beaucoup de promeneurs, de touristes ou de randonneurs du GR34, les installations du site du concasseur de galets de Prat-ar-C'Hastel restaient un mystère par manque d'informations sur place. Peu d'entre-eux avaient en effet accès à l'histoire de ces constructions, et parfois les informations fournies étaient insuffisantes, incomplètes voire totalement farfelues parfois...
Sur le littoral de la baie d'Audierne, une pelle à chenille de marque allemande chargeait les galets de l'éro-vili dans les wagonnets à destination du concasseur de Tréguennec. A Kiel en Allemagne, il existe encore un exemplaire de ce même engin, probablement le seul encore en état de marche. Cette vénérable Weserhütte LR4 de 1936 a voyagé jusqu'à Stalingrad durant la seconde guerre mondiale, puis déblayé les ruines de Kiel après-guerre avant d'être récupéré in-extrémis et patiemment restauré par l'ingénieur allemand Martin Kruse...
Les forts coefficients des marées d’équinoxes, en mars et septembre de chaque année, sont souvent sources de modifications de secteurs marins : engraissement ou dégraissement des plages, recul du trait de côte et ses conséquences pour le littoral, comme par exemple l’effondrement de portions de chemins littoraux, voir de pans entiers de falaises. Sur la plage de Tronoën cet année, en début mars 2021, sont apparus à marée basse des restes de béton jusqu’alors enfouis sous le sable de la baie :
Le mur-casemate est à la fois un mur de protection contre les tirs venant de la mer et un quai de chargement des trains en partance pour la gare de Pont -l'Abbé. Le haut de ce mur est accessible par une longue rampe cheminant en pente douce vers de la dune de galets sur la plage. Pour le visiteur actuel, le prolongement de cette déclivité mène directement à la mer, mais en 1940, ce n'était pas le cas : les vagues de la baie d'Audierne, venaient mourir à marée haute contre la dune de galets de la plage. Il s'agit de la seconde rampe, créée par l'Occupant. La première située plus au Nord, était celle de l'exutoire de l'étang de Trunvel et aboutissait au niveau du chemin départemental n°156 menant à la plage. Cette première rampe dont il ne reste que peu de traces actuellement, a été partiellement exploitée comme matériaux de construction à la fin de la guerre, puis l'affaissement de la dune de galets et le recul du trait de côte ont eu raison d'elle.
Cet interview résulte d'une rencontre avec les agents du littoral basés à la maison de la baie d'Audierne à Tréguennec, en juillet 2017. Près de 900 gardes et agents du littoral, employés par les collectivités locales et les associations gestionnaires, entretiennent, mettent en valeur les espaces naturels et accueillent les visiteurs. En baie d'Audierne, les agents du littoral basés à Tréguennec, sont employés par la Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud (CCPBS).
En juillet 1942, au pays Bigouden, les blockhaus du Heer, l’armée de terre, les « casemates » comme les appellent les anciens, n’existent pas encore. Une carte militaire ne mentionne que la présence de Küstenwachen der Inf., des postes de veille. La construction des ouvrages ne démarrera qu’à l’automne. Tout au plus, en trouve-t-on quelques-uns, à l’état de chantiers, à Concarneau et Audierne promus en mars au rang de points d’appui lourds et inclus dans le premier programme de fortifications.
L'Organisation Todt (OT) est créée en 1938 à l'initiative d'Hitler et devient pendant la Seconde Guerre mondiale un pilier du régime pour l'infrastructure, la défense et la production industrielle. Dotée de pouvoirs extraordinaires avec de larges compétences et une grande indépendance, elle réalise toutes les grandes constructions militaires et civiles du régime. Plus d'un million de volontaires, travailleurs forcés et prisonniers de guerre concrétisent entre 1938 et 1945 d'immenses projets qualifiés par les Alliés de plus grand programme de construction depuis l'Empire romain.