Les cartes de rationnement sont instaurées de l’automne 1940. Elles perdureront 5 ans après la Libération. Ces cartes et ces tickets assurent aux civils le minimum nécessaire à leur survie. Pendant ces 9 années, les civils Français vont subir la faim et le froid et tenter tant bien que mal de s'adapter. Ils élèvent alors des lapins et des poules, cultivent les rutabagas et les topinambours et sont attentifs à économiser le moindre gramme de tabac...
Les bas étant devenus introuvables, les femmes se peignent les jambes, poussant le réalisme jusqu’à dessiner la couture du bas. Par manque d’essence – réquisitionnée pour les véhicules allemands –, les voitures fonctionnent au charbon de bois grâce au gazogène. Rien n'échappe au rationnement : les pneus, l'essence, le tabac, la laine, même les fruits sauvages comme les mûres sont réglementés.
Le nombre de morts dues à la tuberculose double. Les files d'attente s’allongent quotidiennement devant les boutiques vides.les prix grimpent considérablement faisant la part belle au marché noir, au troc et à la débrouillardise. Les allers et retours sont fréquents pour trouver du ravitaillement dans les familles vivant à la campagne. Pendant la guerre, les Français souffrent également du froid, d’autant que les hivers sont rigoureux, particulièrement l'hiver 1940-1941.
Dans le livre Ero Vili, le chantier de galets de Tréguennec Pierre-Jean Tanneau témoigne :
" C’était l’époque du marché noir, du troc et de la débrouillardise. Avec les cheminots français, le train (Tréguennec-Pont l'Abbé) s’arrêtait à la sauvette pour des échanges charbon contre beurre, œufs, lard, pratique courante au Stang. Pour l’essentiel, les sacs de ciment provenaient du camp, barbotés au cours du travail de nuit et ensuite cachés dans les champs. Des Plonéouristes travaillant au chantier venaient dans la journée récupérer leur butin à l'aide d'une brouette. (...) "