Geoffroy Griveaud, étudiant à l'Ecole Spéciale d'Architecture de Paris, viens de rédiger son mémoire sur la réhabilitation des blockhaus du Mur de l’Atlantique en général, et sur l’usine de concassage de galets de Tréguennec en particulier. Ce diplôme se compose de deux parties : un mémoire de recherche posant une question générale sur un sujet d'étude précis, et un projet répondant à une problématique soulevée par le mémoire. "Mon mémoire pose plutôt la question de la temporalité en architecture, avec pour sujet d'étude le Mur de l'Atlantique : comment les bâtiments évoluent avec le temps, comment notre perception d'eux change, quelle durée de vie pour un bâtiment, peut-on imaginer une nouvelle vie aux bunkers, Le mur de l'Atlantique fait-il partie du patrimoine? etc."
Voici un extrait de ce mémoire, que vous pourrez consulter en entier tout en bas de page [format PDF 10 Mo].
[...] Les bunkers ne soulèvent généralement ni un grand intérêt, ni un grand enthousiasme pour la majorité des gens, et ce, même encore aujourd’hui. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela: ces constructions sont après tout des reliques mal aimées de la guerre. Une fois celle-ci terminée, on voulait à tout prix supprimer toute image, toute trace de l’occupation allemande. Les bunkers prirent alors une grande valeur symbolique, ils rappelaient à la population l’humiliation de 1940, et la terreur qui s’ensuivit. Leur présence ne fit qu’exacerber le sentiment de haine éprouvé à l’encontre des Allemands. Par conséquent, ils étaient généralement détruits ou démolis. Les détruire, c’était finalement comme une vengeance, une manière de se débarrasser une fois pour toutes des nazis.
L’histoire de la construction du Mur de l’Atlantique évoque aussi un chapitre bien plus sombre de la guerre: celui de la Collaboration. En effet, l’État français ainsi que de nombreuses compagnies locales et des ouvriers locaux ont souvent joué un rôle important dans sa construction. Le Mur de l’Atlantique c’est le “ mur de la honte ” en quelque sorte. Si l’on n’arrivait pas à détruire les blockhaus on cherchait alors à les oublier, à les ignorer, à faire comme s’ils n’existaient pas.
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Voir l'article du 5 novembre 2019 dans le quotidien Le Télégramme